Travail et Cancer du Sein : Parlons en !
Chaque année depuis 29 ans, la campagne « OCTOBRE ROSE » est le mois consacré à la lutte contre le cancer du sein. Du 1er au 31 octobre, professionnels de santé et associations sont rassemblés à travers le monde autour de l’information sur le dépistage du cancer du sein.
C’est dans ce cadre que le Service de Prévention et de Santé au Travail du Libournais (SISTLib) s’associe à la ville de Libourne et vous propose de venir nous rencontrer autour d’un stand sur le marché de Libourne le vendredi 11 octobre de 09h30 à 12h30 pour discuter avec notre équipe médicale sur l’importance du dépistage précoce.
En France, 650 000 femmes sont atteintes d’un cancer du sein ou ont été touchées par cette maladie, 54 000 nouveaux cas de cancers du sein sont diagnostiqués chaque année et 12 000 femmes en décèdent. On estime qu’1 femme sur 8 sera touchée par le cancer du sein au cours de sa vie, d’où l’importance d’un dépistage précoce. Sans oublier que le cancer du sein n’affecte pas que les femmes, mais touche environ 500 hommes en France chaque année. Les facteurs de risques de cancer du sein sont aussi variés on peut souligner l’âge, les antécédents familiaux, certains troubles hormonaux, l’obésité, la cirrhose, la consommation excessive d’alcool et les traitements médicaux à base d’œstrogènes… Enfin, des facteurs de risques environnementaux pourraient également être impliqués. C’est, par exemple, le cas d’une exposition à des radiations ou à des substances cancérigènes.
Cancer du sein et facteurs de risques professionnels « Le médecin du travail a un rôle dans le dispositif de repérage et d’accompagnement »
Cancer du sein et facteurs de risque
Les facteurs de risques du cancer sont variés et mal connus. En santé au travail, l’exposition professionnelle au travail de nuit, au travail posté ou aux radiations ionisantes a été associée à un risque accru de cancer du sein. Plusieurs facteurs de risques biologiques, environnementaux, comportementaux, socioéconomiques et professionnels interagissent entre eux.
Le travail de nuit qui entraîne une perturbation de l’horloge interne pourrait en être un. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) l’a d’ailleurs classé, en 2007, « comme probablement cancérogène chez la femme ».
Certaines fonctions biologiques, notamment les sécrétions hormonales fluctuent en fonction de l’alternance du jour et de la nuit et des cycles de veille et de sommeil (rythme circadien). La perturbation de ce rythme circadien par le travail de nuit ou des horaires décalés pourrait jouer un rôle dans le développement du cancer du sein chez la femme. Le travail posté et/ou de nuit ne justifie pas pour autant un dépistage spécifique par rapport au dépistage organisé du cancer du sein. Les femmes exerçant ce type d’activité doivent simplement être vigilantes et bénéficier d’un suivi gynécologique annuel avec une surveillance mammaire. Elles doivent informer le médecin assurant leur suivi de leurs horaires de travail et de leur ancienneté dans le poste.
Rôle du médecin du travail dans le dispositif de repérage et d’accompagnement
Son rôle, dans ce contexte précis du retour au travail, est d’évaluer votre état de santé et les contraintes de votre poste de travail, ce qui lui permettra d’établir des recommandations pour votre retour au travail (par exemple, une contre-indication au port de charges, au travail de nuit…etc).
Il est soumis au secret médical et ne communiquera jamais de renseignements médicaux vous concernant à votre employeur. Il exerce au sein du service de santé au travail auquel adhère votre entreprise. Il fait partie d’une équipe de santé au travail à laquelle il peut faire appel en cas de nécessité de compétences spécifiques. Par exemple, lorsqu’un aménagement du poste de travail sera nécessaire, il pourra solliciter l’intervention entre autre d’un ergonome.
Le retour au travail : Le SIST du Libournais peut vous aider !
Les motivations pour la reprise d’une activité professionnelle après un cancer sont souvent multiples : raisons financières, souhait de retour à une vie « normale » victoire sur la maladie, souhait de contacts avec l’extérieur.. Pour l’entourage, le retour au travail revêt également une importance particulière puisqu’il symbolise souvent la fin de la maladie. Pourtant, la reprise du travail intervient parfois alors que les soins sont encore en cours. Il s’agit donc d’une étape avec de multiples enjeux qui doit être bien préparée.
D’autres interlocuteurs interviennent dans le processus de retour au travail (médecins conseils de l’Assurance Maladie, Maison départementale des personnes handicapées…etc) sans oublier votre employeur qui pourra, par exemple, adapter le poste de travail ou rechercher un autre poste de travail adapté à votre état de santé, selon les recommandations du médecin du travail.
La visite de pré reprise, une étape clé. La première chose à faire est d’envisager une première visite pendant l’arrêt maladie, appelée visite de pré-reprise, avec le médecin du travail. Elle permet de faire le point, de façon précoce, sur l’état de santé de la personne concernée, les éventuelles séquelles liées à la maladie et aux traitements mais aussi sur ses motivations. Cette visite médicale permet de déterminer s’il est possible de reprendre son travail dans les mêmes conditions ou si certains aménagements sont nécessaires.
Que va faire le médecin du travail lors de cette visite ? Il évaluera votre état de santé. Il sera donc important d’apporter, lors de cette consultation, l’ensemble des documents médicaux dont vous disposez (comptes rendus d’hospitalisation ou de consultations par exemple). Le médecin du travail pourra également se mettre en rapport avec votre médecin traitant ou oncologue, avec votre accord, s’il a besoin d’informations complémentaires.
Il évaluera, en lien avec votre employeur, les contraintes de votre poste de travail :
− physiques (port de charges, marche prolongée, etc.),
− organisationnelles (travail de nuit, travail isolé, etc.),
− chimiques,
− biologiques,
− psychologiques (charge mentale…etc.).
À partir des évaluations réalisées, il vous conseillera sur les modalités de votre reprise du travail. Sauf opposition de votre part, ces recommandations seront transmises à votre employeur, de façon à ce qu’il puisse réfléchir le plus tôt possible à leur mise en œuvre pratique.
Quand la demander ? Qui peut la demander ?
Cette visite doit être assez précoce de façon à anticiper les aménagements nécessaires. Elle peut être réalisée à votre demande, celle de votre médecin traitant ou celle du médecin conseil.
La reprise à temps partiel : une alternative
La reprise à temps partiel par exemple est souvent envisagée pour une durée d’un à trois mois, car elle permet de bien évaluer si la personne est apte à retrouver son travail. Parfois, il faut également envisager des aménagements du poste de travail. « Par exemple, si dans votre emploi vous êtes amenée à soulever des charges alors que votre bras vous fait mal, on peut limiter le poids à soulever.
Cet aménagement peut également être transitoire. Lorsqu’il est nécessaire, le médecin du travail prend contact avec l’employeur pour essayer de trouver une solution qui convienne à chacun.
Cette mise en relation a lieu uniquement avec l’accord de la personne concernée et en respectant le secret médical.
C’est le médecin du travail qui va évaluer la situation et faire l’interface avec l’entreprise, mais c’est le médecin traitant qui va prescrire le mi-temps thérapeutique.
L’objectif est de faire en sorte qu’il n’y ait pas de rupture professionnelle.
Mais il arrive, dans certains cas, que la personne soit déclarée inapte. Un reclassement professionnel peut alors lui être proposé.
Vos autres interlocuteurs : Vous souhaitez reprendre le travail, à qui en parler ?
Votre médecin traitant, votre oncologue
Tous deux connaissent votre maladie et ses répercussions et vous indiqueront le moment le plus opportun pour envisager un retour au travail.
L’assistante sociale de la CARSAT
Elle peut vous informer sur vos droits et vous conseiller dans les différentes démarches à mettre en œuvre pour reprendre le travail. Les assistantes sociales peuvent être rencontrées au sein de l’établissement dans lequel vous êtes soigné, au sein du service social de votre assurance maladie, dans votre service de santé au travail et, dans certains cas, au sein même de votre entreprise.
La ville de Libourne se mobilise aussi
Retrouvez le programme de ce mois de manifestations